Vous cherchez un professionnel de la filière algue ? A comprendre les différents modes de production des algues ? A avoir une idée des volumes disponibles ? Sur cette page, vous trouverez une carte interactive recensant les acteurs travaillant les algues (liste non exhaustive). Un descriptif des modes de production des macroalgues et microalgues ainsi que de leurs volumes vous est également proposé.
Bonne lecture !
Rechercher des acteurs de la filière
Sur la carte ci-dessous, vous pouvez rechercher les acteurs de la filière algue par métier, par type d’algue (macroalgue ou microalgue) ou par mots-clés. Vous pouvez également zoomer directement sur la carte pour trouver les acteurs près de chez vous.
Vous pouvez également trouvez différentes informations sur les sites ci-dessous :
Vous cherchez à acheter des algues ? Vous pouvez contacter directement les acteurs des ressources ci-dessus ou allez sur la Place des algues qui met en contact vendeur et acheteur d’algue.
La production d’algue en France
A l’échelle mondiale, la production d’algues (36 millions de tonnes en 2019 selon les données FAO) est en grande majorité obtenue par culture (99%). La France, second producteur européen après la Norvège, présente une situation totalement inverse avec 99% de sa production issue de la récolte de ressources sauvages.
Les macroalgues
Le sourcing en macroalgues est obtenu de différentes façons : récolte par bateaux, récolte à pied, algoculture (en mer et à terre), ou collecte d’algues échouées ou dérivantes pour certaines applications.
Les récoltes par bateaux et à pied sont soumises à une règlementation stricte (décrets, arrêtés des préfectures de région, …). Elles sont aussi soumises à l’obtention de licences de pêche ou de récolte.
Celles-ci sont délivrées par le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) en Bretagne par exemple, ou par les services de l’état (Préfecture de Région, DIRM) dans d’autres régions où les réglementations se mettent progressivement en place. Ces licences, en nombre limité et des arrêtés annuels, permettent une gestion durable de la ressource en délimitant les volumes, zones, périodes et méthodes de récolte. La déclaration des récoltes est aussi obligatoire et remontée aux CRPMEM (zone, espèce, volume, etc.)
Pêche des algues de fond par bateaux équipés de peigne norvégien à droite (Crédit photo : CDPMEM 29)
En Bretagne, 77 licences de récolte d’algues de rives et 35 licences de pêche sont délivrées par le CRPMEM. En Pays de Loire, jusqu’à 20 licences de récolte d’algues de rives peuvent être délivrées par le Préfet de Région. D’autres régions ou départements n’ont pas encore établi de contingent, mais ont mis en place un système de licence ou d’autorisation administrative similaire (Normandie, Charente maritime).
La récolte par bateaux concerne les laminaires utilisées pour la production d’alginate (Laminaria digitata et Laminaria hyperborea ). Elle représente un volume variant entre 50 000 et 70 000 tonnes en fonction des années.
La récolte à pied est réalisée par des professionnels essentiellement lors des grandes marées. Les espèces majoritaires récoltées sont Ascophyllum nodosum , Fucus sp. , Chondrus crispus /Mastocarpus , Himanthalia elongata , Palmaria palmata , Saccharina latissima , Ulva sp. et Porphyra sp. Le tonnage par année varie entre 4 000 et 4 500 tonnes.
La culture d’algue, qu’elle soit pratiquée en mer ou en bassins à terre, représente actuellement moins de 1% du volume produit en France. Elle concerne majoritairement Undaria pinnatifida et Saccharina latissima . La culture à terre permet une production de biomasse dans des conditions environnementales plus contrôlées qu’en mer ce qui permet un contrôle plus précis de la qualité, la standardisation, la traçabilité, la sécurité et la composition des algues. Elle n’est par contre pas adaptée à toutes les espèces, et notamment aux laminaires. La culture en mer représente un potentiel de biomasse plus important mais est plus exposée aux conditions environnementales.
Pêche des algues de fond par bateaux équipés de scoubidou
Enfin, les algues peuvent être issues des échouages, soit lorsque les algues ont été arrachées par une tempête (cas de Gelidium sp. dans le pays Basque, ou de Solieria sp dans le Sud de la Bretagne et la Vendée) ou lors de phénomène de marée verte (Ulves) majoritairement en Bretagne et dans une moindre mesure en Normandie et Pays de la Loire. Ces échouages ne sont pas autorisés en alimentation humaine (l’algue doit être récoltée fixée et toutes les espèces ne sont pas autorisées) et sont donc souvent valorisées sous forme d’épandage et de compostage, à l’exception de Gelidium sp qui sert à la production d’agar bactériologique. Leur méthanisation a aussi été étudiée. Quelques filières vers des marchés à plus haute valeur ajoutée (engrais, biostimulants, extraits pour l’alimentation animale,) se mettent aussi en place.
Les microalgues et cyanobactéries
Ferme de microalgues en bassins ouverts (Crédit : Cyanotech Corporation ; Dans l’étude « Transforming the Future of Marine Aquaculture: A Circular Economy Approach » par les auteurs Charles H. Greene, Celina M. Scott-Buechler, Arjun L.P. Hausner, Zackary I. Johnson, Xin Gen Lei, Mark E.)
La production de microalgues française est négligeable, en volume, par rapport à celle des macroalgues. L’espèce majoritaire cultivée en France est la spiruline (Arthrospira sp. ) en augmentation ces dernières années. En 2021, la production était de 63 tonnes. D’autres espèces (Chlorella sp. , Tetraselmis sp. , etc.) sont également cultivées en proportions moins importantes (4 tonnes en 2021).
Les microalgues peuvent être produites en bassins ouverts, en photobioréacteurs ou en fermenteur.
La culture en bassins ouverts nécessite peu d’investissements avec un potentiel de production de biomasse important pour des coûts opérationnels et énergétiques réduits. La taille varie de quelques m² à plusieurs milliers de m² en fonction de l’objectif de production et/ou de la surface disponible. Le bassin peut être couvert ou non d’une serre en fonction de la localisation géographique.
La culture en photobioréacteurs permet un meilleur contrôle de l’environnement de culture et la qualité de la biomasse. Divers systèmes existent dont le plus courant est constitué de tube de verres verticaux ou horizontaux de faible diamètre. Ce mode de culture nécessite néanmoins des investissements et des coûts opérationnels élevés ainsi qu’une consommation d’énergie importante.
Culture de microalgue en photobioréacteurs (Crédit : IGV Biotech sous la licence CC BY-SA 3.0. « Photobioreactor PBR 4000 G IGV Biotech »)
La production de microalgue par fermentation a émergé récemment comme un mode de production permettant d’atteindre des volumes plus importants que les deux autres modes de production, mais elle n’est pas applicable à toutes les espèces. En effet, sur les souches hétérotrophes (qui peuvent se développer sans photosynthèse), les capacités de production sont bien plus importantes lorsque la montée en échelle est réussie. Cette technique de culture nécessite néanmoins des coûts d’investissement et d’entretien élevés mais permet de s’affranchir de la localisation et du climat, et dans une moindre mesure de la surface disponible, le procédé permettant de concentrer la production sur une plus petite surface.