Formuler avec les algues pour les végétariens et végans

Des cas de déficience en iode peuvent survenir dans certains types de régimes alimentaires excluant les produits animaux. Deux études récentes rappellent ainsi l’importance de l’iode, son intérêt nutritionnel et fonctionnel pour le développement du cerveau et des fonctions neurologiques en regard d’aliments ou de régimes alimentaires exclusifs.

Une méconnaissance de l’intérêt de l’iode, des sources alimentaires possibles, conduisent à des cas de déficience avérée. En particulier, l’iode présent classiquement dans le lait de vache ne se retrouve pas dans les alternatives végétales. Des régimes totalement végans entrainent de fortes déficiences en iode. Ces éléments de contexte sont une opportunité pour valoriser au mieux et formuler avec les algues.

Les algues : une source de rééquilibrage des apports en iode pour les régimes pauvres en produits animaux.

Le lait de vache  au Royaume Uni est la principale source d’iode dans le régime alimentaire. Ceci n’est pas le cas des alternatives au lait de vache comme les boissons ou jus de soja, amande, noix de coco, riz, avoine, noisette et chanvre.

Ainsi des auteurs ont étudié la teneur en iode des alternatives au lait de vache qui est en moyenne de 7.3µg/kg toutes alternatives confondues. A titre de comparaison le lait de vache conventionnel contient en moyenne 438 µg/kg d’iode tandis que le lait certifié AB a une teneur moyenne plus basse de 324 µg/kg. On peut expliquer la richesse en iode du lait de vache par les pratiques agricoles : apport de concentrés riches en iode au bétail et utilisation de désinfectants iodés avant la traite.

Les alternatives au lait de vache sont souvent enrichies en calcium mais il est très rare d’avoir des formulations enrichies en iode. Or la déficience en iode est présente dans certains groupes de population au Royaume Uni, en particulier chez les femmes enceintes. Rappelons que les besoins en iode des femmes enceintes sont supérieurs et définis à 250 µg iode/jour. Ces déficiences sont particulièrement inquiétantes car l’iode est un composant essentiel pour le développement du cerveau du fœtus.

Le risque de déficience en iode pour les personnes excluant les produits animaux est confirmé par une étude récente allemande où le statut nutritionnel de personnes véganes est comparé à des personnes omnivores. Les auteurs n’ont pas observé de différence sur le statut en fer, en vitamine B12 ou vitamine D entre les 2 groupes, grâce à l’utilisation de compléments alimentaires pour la plupart des personnes véganes. Même si l’exclusion totale d’apports de produits animaux entraine une consommation alimentaire quasi nulle de vitamine B12, la supplémentation permet d’obtenir un statut nutritionnel en vitamine B12 tout à fait satisfaisant.

A l’inverse le statut en iode est inquiétant avec une iodurie urinaire faible pour ¾ des personnes omnivores et presque toutes les personnes véganes. Environ 1/3 des personnes véganes  présentant même une excrétion en iode inférieure au seuil  fixé par l’OMS pour les déficiences sévères.

Autant les risques de déficience en  nutriments typiquement liés aux produits animaux comme le fer, la vitamine B12 ou la vitamine D sont connus et appréhendés par des mesures diététiques et des supplémentations , autant le risque de déficience en iode n’est pas connu ni contrôlé.

Formulées avec précaution, les algues sont un atout pour supplémenter naturellement en iode des produits d’alimentation courante. Le marché est important avec un nombre de consommateurs croissant se tournant vers des régimes flexitarien, végétarien ou végan. Les auteurs rapportent qu’en Allemagne, il y a environ 6 millions de consommateurs végétariens et près d’un million suive un régime végan strict.

La richesse des algues alimentaires  en iode est ainsi un vrai atout à exploiter dans ce contexte.Pour un adulte, l’apport journalier recommandé en iode (AJR) de 150 µg/jour  peut être couvert par des quantités très faibles, de l’ordre de quelques grammes d’algues séchées non préparées. Ainsi 7 g de Palmaria palmata (sèche)  couvrent en moyenne 67% des AJR tandis que 0.7 g  de Saccharina latissima (sèche)  couvrent plus de 2400 % AJR. Mais des techniques culinaires existent telles que le blanchiment ou la macération qui peuvent diminuer une grande partie de l’iode, assez facilement lessivable, quand il est présent en excès.

Il est donc important de varier les espèces d’algues, de varier les modes de préparation et de réguler sa consommation pour ne pas entrainer de risques d’excès.

C’est une opportunité et une piste d’innovation pour les algues alimentaires. Nous pouvons vous aider à formuler au mieux des produits équilibrés acceptables. N’hésitez pas à nous contacter.

Bibliographie :

Sarah C. Bath, Sarah Hill, Heidi Goenaga Infante, Sarah Elghul, Carolina J. Nezianya, and Margaret P. Rayman. Iodine concentration of milk-alternative drinks available in the UK in comparison to cows’ milk. Br J Nutr. 2017 October ; 118(7): 525–532. doi:10.1017/S0007114517002136.

Cornelia Weikert, Iris Trefflich, Juliane Menzel, Rima Obeid, Alessa Longree, Jutta Dierkes,

Klaus Meyer, Isabelle Herter-Aeberli, Knut Mai, Gabriele I. Stangl, Sandra M. Müller, Tanja Schwerdtle, Alfonso Lampen, Klaus Abraham. Vitamin and Mineral Status in a Vegan Diet. Deutsches Ärzteblatt International | Dtsch Arztebl Int 2020; 117: 575–82

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